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                   LES ALFS DANS LE NORD                      171
  Ces notions préliminaires établies, je vais examiner les
Alfs, sous le double rapport de l'histoire et de la légende,
dans le nord, puis dans chacune des contrées de l'Europe
antique où leur culte avait pénétré.



                  CHAPITRE        DEUXIÈME


                       Naissance des Alfs

   Les Alfs sont généralement compris dans la masse des
génies ou demi-dieux Scandinaves nommés Dvalins, Dvarfs,
Dvergs ou Dvergars « nains, » puis partagés en deux ordres
ou classes : les célestes, bons et lumineux, et les souter-
rains, mauvais et noirs ; mais cette unification et ses divi-
sions sont purement factices. Les Alfs, antérieurs aux Ases
dans la tradition septentrionale (r), à peine inférieurs à
ceux-ci dans l'Edda, ne font partie de nul autre groupe de
dieux ou de génies que le leur. Ils existent indépendants de
toute espèce de personnifications divines, depuis que la
voûte d'azur, dont ils ont l'intendance, se forma du crâne
d'Ymir, le géant primordial symbolisant le chaos dans la
cosmogonie eddaïque. Aucune similitude appréciable ne les
rapproche des génies Scandinaves : ni l'habitat, ni la figure,
ni l'origine, ni le caractère.
   Douces et belles intelligences, plus radieuses que le soleil,
les Alfs habitent la ville brillante des cieux appelée Al-
feim (2). Cette ville étant la première des neuf sphères

  (1) Volundar-Ouida, St. x, xn, xxx — Depping, Mêm. de la Sociét.
royal, des antiq. de Franc, ir, 226. — E. du Méril, Hist. de la poés.
scandin., 50, etc.
  (2) Snorr. Edd., ap. Mallet, IX Fàbh, 3e édit., 116.