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20                    LES MONUMENTS D'ART
dans le compte « treize pièces de tapisseries servant au
temple, deux pièces tapisseries moyennes de haute lice, un
tapis a façon de Turquie, deux grands tapis de Rhodes
servant à mettre devant l'autel. »
    La cathédrale était riche jadis en tapisseries ( i ) . Dans
l'inventaire du trésor de 1448, publié en 1877 par M. de
Valous, on voit figurer entr'autres :
    « Primo tria tapicia magna viridis coloris et circum circa
cum barris rubeis et fuerunt data per dominum Saluciamm et
sunt arma ipsiusin diversis locis facta.
    « Item duo tapicia antiqua seminata stellis per omnia loca et
sunt parva fracta et dédit Dom. Saluciarum dicte eclesie.
    « Unum grossum tapicium pulcrum et satis en agnum quod
dédit bone memorie Dom. Philippus de Thureyo quondam.
    « Duo alia magna tapicia antiqua grossa et veluta diverso-
rum colorum. »

   (1) Il serait assez intéressant de savoir si ces tapisseries étaient de
fabrication lyonnaise, car d'après un excellent article de M. Natalis
 Rondot « sur la fabrication de tapisseries de haute lisse à Lyon », il
 paraîtrait, dit cet auteur « que l'usage des tapisseries de haute lisse était
 répandu à Lyon dès le xm<: siècle ; à la fin du xv e , le goût en était de-
venu plus vif. Au xv e et au xvi= siècle, les tapisseries abondaient certai-
nement à Lyon plus qu'en aucune autre ville. Chose singulière : au
xvi e siècle, à l'époque où l'usage des tapisseries était le plus répandu ;
il ne paraît pas qu'un seul métier de haute lisse soit resté debout à
Lyon. y> {Revue, du Lyonnais, janvier 1880, p. 7).
   « En France, l'art de la tapisserie fut prospère jusqu'au xiv= siècle ;
puis il émigra dans les Flandres, revint des Flandres en France sous
François I er qui fonda l'atelier de Fontainebleau où travaillèrent des
peintres italiens et des tapissiers flamands. Il faillit disparaître pendant
les troubles des guerres civiles, mais Henri IV le prit sous sa protection
particulière, et dès lors il devint un art vraiment français dont les pro-
grès allèrent toujours en grandissant, et s'affirmèrent d'une manière
éclatante par la création de la manufacture des Gobelins sous
Louis XIV. y> (Les tapisseries françaises, par le baron dé Boyer de Sainte-
Suzanne, 1878.)