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98 LES MONUMENTS D'ART
jour de l'occupation de Lyon. « Puis aussi, dit l'ordonnance
du 14 juillet, qu'il a plut à Dieu, chasser hors ladicte ville
toute idolâtrie et que c'est chose grandement pernicieuse
vivre sans religion, est enjoinct aux manans et habitants de
ladicte ville, qui souloyent tenir la part de l'église ro-
maine, de quelque estât, qualité ou condition qu'ils soyent,
de fréquenter les presches qui se font ordinairement dans
ladicte ville, et les aller oyr à tout le moins deux fois la se-
maine, scavoir le dimanche et mercredi qui sont jours de
prières, à peine de dix livres d'amende pour chascune fois
qu'ils seront défaillantz, applicables les deux tiers aux priè-
res et le tiers à celui ou ceulx qui dénonceront les défail-
lans et contrevenans à la présente injonction. »
La liberté personnelle n'avaitpas été respectée davantage,
car à son arrivée à Lyon, le 19 juillet, le baron des Adrets
« trouva les couvents tous pleins de catholiques qui y
estoient gardez estroitement.
« Il les fit mettre en liberté et leur permit de sortir de Lyon
avec leurs femmes et leurs enfants, en payant la rançon Ã
laquelle chascun d'eulx fut breveté. Il ne demeura nul ca-
tholique en ville qui eut moyen de se nourrir dehors, et en
furent les villes de Chambéry, Bourg-en-Bresse, Montluel
et autres villes de Savoye et Bresse tellement peuplées
qu'elles sembloient des petits Lyon. » (Rubys, p. 39e.)
Toutefois, les calvinistes avaient autorisé les Sœurs qui
servaient les pauvres à l'Hôtel-Dieu de rester à Lyon ; mais
elles durent porter des robes noires au lieu de robes blan-
ches, et il leur fut enjoint, ainsi qu'aux serviteurs de la mai-
son, d'assister aux presches et autres exercices qu'y feront
les ministres de la Réforme, d'y vivre en paix et de ne
causer aucun scandale. » (Dagier • Hist. de VHôtel-Dieu de
Lyon, 1-10.)
Le Consulat fut réorganisé aussi selon le vœu des pro-