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                     CHUTE D'AÉROLITHES                       279



Copie de la lettre écrite par M. Savasse au Père Foucaud,
                         minime.

                                Mâcon, ce 22 décembre 1756.

    Il ne m'est pas possible, mon cher Père, de satisfaire pré-
sentement à la demande que m'a fait de votre part le Père
Aulas, d'un morceau des pierres qui tombèrent en Bresse
il y a deux ans, par l'unique effet d'un volcan aérien, parce
que l'on en a trouvé que quatre dont j'ai la plus petite
presque entière, du poids d'environ deux livres et demie,
M. de Beost, une seconde dans le mesme état, mais du
double en grosseur, et les deux autres qui étoient d'onze à
douze livres ont été tellement divisées pour satisfaire à la
curiosité d'un public ignorant, qu'à la réserve de ce qui
m'en reste, il n'est peut être personne en état de repré-
senter la moindre partie de ce qu'il en a eu, soit par le
mespris que la plupart en ont fait, soit par leur destruction
en différentes épreuves plus ou moins chimiques et totalle-
ment inutilles puisqu'elles ne contiennent que cendre et
selfixepétrifié à l'aide delà suie graisseuse qu'à produit l'ex-
plosion des matières inflammables qui a tenu lieu de colle
à ce caput mortuum, et donné par expression l'envelope
noire que vous leur avés vu, semblable à celle d'une truffe,
et intérieurement toutes les couches lustrées de cette cou-
leur, de mesme que les empreintes digitales qu'elles ont à
l'intérieur à proportion de l'espace qu'occupoient en masse
les matières fuligineuses ce qui tout ensemble s'est opéré
dans l'instant que le feu a cessé de tenir les parties en divi-
sion et l'air environnant dans l'impuissance d'agir sur elles,
mais son retour élastique les ayant concentré dans le foyer
de l'embrasement, leur poid a produit leur chute avec un