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206                  CHUTE D'AÉROLITHES

de lieue de là, laissant dans son cours un limon considéra-
ble ferrugineux et sur laquelle l'on voit toujours des nuages
très-épais lorsque le temps veut changer.
   Tels sont, Monsieur, les notions que je puis vous don-
ner dans une lettre sur ce volcan aérien. Peut-être que de
votre côté les mêmes circonstances se trouvèrent réunies,
auquel cas, je crois bien, Monsieur, que vous eussiez la
bonté de m'en instruire ; je souhaiterois de la manière la
plus circonstanciée, le plus tôt qu'il vous sera possible,
parce que je travaille un petit ouvrage qui contiendra ledit
verbal, les conséquences que ie crois qu'on en peut tirer
sur la cause et l'effet par rapport à la Bresse, et les exemples
semblables que l'histoire et les philosophes nous en four-
nissent depuis 3,000 ans, jusqu'au respectable Gassendi
qui, à cette occasion, sur un rapport peu exact, a été le
père de l'erreur adoptée par tous les physiciens et historiens
postérieurs, sur la formation des pierres dans l'air et autres
matières dont on a vu la chute.
   Je vous ferai part, si vous le souhaité, de mon petit ou-
vrage auquel je iondrai le fait concernant vos terres de
Bresse, lorsque l'Académie des sciences de Paris l'aura
approuvé, si vous le désiré, de la manière qu'il vous plaira
m'en instruire. Et comme je ferai graver une planche des
pierres entières, je vous seroi encore très-obligé de m'en
procurer quelques unes de votrepaïs, s'il vous est possible,
et à leurs déffauts le plus de morceaux que vous pourrés.
   Je suis charmé d'avoir eu cette occasion de vous renou-
veller l'attachement avec lequel je suis, Monsieur
               (Brouillon de lettre plein de ratures et de renvois.)

      (A suivre).                              LAFAVEUR.