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                DE LA PRIMATIALE DE LYON                  IO3

 sur les registres des actes capitulaires dont les originaux
 sont encore aux archives de l'archevêché et les doubles aux
 archives du département du Rhône.
    Quoique l'Edit de pacification eût été publié le 18 mars,
le Consulat n'y adhéra que le 9 juin.
   Le 18 juin, le maréchal de Vieilleville, pour donner une
 certaine satisfaction aux protestants, leur permit « de faire
leurs presches es temples des Cordeliers et de Confort delà
la Saône, et deçà la Saône au lieu nommé la Chana, où de
présent sont les enfans orphelins. » (Paradin, p. 373.)
    Quant aux chanoines, ils rentrèrent enfin à Lyon le
3 juillet, et le dimanche, 18 du même mois, le maréchal de
Vieilleville fit célébrer la première messe à Saint-Jean, en
présence de tous les Magistrats de Justice qui étaient aussi
revenus prendre leurs fonctions. Ils étaient tous catholi-
ques. La messe fut dite par P. Edmond Auger, jésuite. Le
pasteur Viret lui avait sauvé la vie. Il prêcha avec une telle
onction qu'il fit verser des larmes à tout l'auditoire.
   Cette même et douce émotion devait se manifester dans
ce même sanctuaire deux cent trente années plus tard, le
jour où le catholicisme éprouvé par une persécution bien
autrement plus cruelle que celle de 1562, rouvrait la cathé-
drale souillée et profanée par la déesse Raison, et célébra
le culte du vrai Dieu, qu'on chasse en vain de ses Tem-
ples. Le comte de Sault se promenait pendant cette messe,
avec sa garde, sur la calade de Saint-Jean « pour empes-
cher qu'il n'y survînt aucun désordre. » Le P. Auger était
secondé par « le bon frère Jacques Pyrus, prieur des Jaco-
bins, que les protestants avaient longuement tenu prisonnier
à Pierre-Scize. »
   Dès le retour, les chanoines se mirent à l'œuvre pour
relever les ruines de leurs trois églises et du cloître ; mais
cette.restauration ne put que se faire très lentement. Leurs