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L'ENSEIGNEMENT PRIMAIRE A LYON ET DANS LE DÉPARTEMENT DU RHONE AVANT ET APRÈS 187*9 (Suite) Aux approches de l'hiver, vers la Saint-Martin (11 no- vembre), l'émigration des Alpes commençait. Les Brian- çonnais quittaient leurs montagnes pour se répandre au loin et offrir leurs services aux localités qui voulaient les en- gager pour instituteurs pendant l'hiver. On raconte encore qu'ils se rendaient aux foires des bourgs principaux, ayant une plume à leur chapeau de feutre grossier et une petite bouteille d'encre attachée à la boutonnière de leur lourde veste de bure. Ils se paraient ainsi des insignes de leur pro- fession afin que, dans la foule, on pût les reconnaître des autres paysans. Alors quelques habitants des villages voi- sins s'entendaient, se concertaient et arrêtaient les émolu- ments à donner à l'instituteur et s'en retournaient le soir avec celui qu'ils avaient choisi. Le Briançonnais faisait l'école, tantôt ici, tantôt là , dans la maison du premier paysan venu et prenait sa nourriture dans la famille qui le recevait, ou allait vivre chaque jour