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CHATEAU DES ALYMES II3
dès 1100, mentionné comme témoin dans un acte de dona-
tion passé en faveur de l'abbaye de Cluny. En 1263, un
autre de ses ancêtres, Guillaume de Lucinge, avait été séné-
chal de Faucigny. La race était illustre et elle ne devait pas
dégénérer.
En épousant Claudine François, dame des Alymes, Hum-
bert de Lucinge vint s'établir en Bugey où sa postérité eut
pour branches les seigneurs de la Motte,, de Gy et des
Alymes, vicomtes de Lompnes.
Quand François I er se fut emparé de la Bresse, en 1535,
, il vint se reposer des fatigues de la guerre au château de
Pont-d'Ain où sa mère était née. La province entière était
soumise. En trois semaines, Philippe Chabot, amiral de
France, avait conquis Bourg. Belley, Montmélian et Cham-
béry; la Tarentaise seule refusait de reconnaître le roi.
Celui-ci, fier de ses succès, donna des fêtes brillantes en
souvenir de sa mère, Louise de Savoie, née à Pont-d'Ain
en 1477, morte depuis quatre ans. Marguerite d'Autriche
aussi était morte loin de Pont-d'Ain et de Brou. Quelle
eût été sa colère si elle eût appris que son neveu avait
dansé dans la chambre funèbre où Philibert-le-Beau avait
rendu le dernier soupir ! Elle n'eut pas cette douleur, et la
noblesse de la Bresse put s'ébattre en toute joie dans la
résidence chérie de ses souverains vaincus et malheureux.
A l'autre extrémité de la plaine, plus loin que Varey
occupé par les Chalant, que l'abbaye d'Ambronay, célèbre
par son antiquité, et qu'Ambérieu, qui rappelait le
souvenir des rois bourguignons, se voyaient, de Pont-
d'Ain, les tours et le donjon du château des Alymes se
dressant au milieu des bois. Comme toute la contrée, les
Alymes avaient fait leur soumission, mais leur maître était
absent. Surpris comme les autres défenseurs de la contrée,
comme le duc de Savoie lui-même, Charles de Lucinge
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