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       L'ÉVEIL DE L'AMOUR


   Nous venons de recevoir une perle, un bijou, une
délicieuse poésie, que nous nous empressons d'offrir à nos
lecteurs ; chant du cygne de la Revue qui clora dignement
notre publication.                             A. V.


      — Viens-tu cueillir la rose blanche,
                La pervenche,
        La primevère et le lilas ?
        Fois, le ciel est bleu, l'herbe pousse,
                Et la mousse
        Etend un tapis sous nos pas.

          Tout se colore, s'illumine,
                  Se lutine
          Dans les bois, les prés et le ciel ;
          Viens, l'air a de iièdes bouffées,
                  Et les fées
          Ont d'avril entendu l'appel.

          Les marronniers, les chèvrefeuilles,
                  Dans leurs feuilles,
          Sentent se former bien des nids ;
          Tandis qu'on y chante et gazouille,
                  On embrouille
          Les brins d'herbe avec soin choisis.