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          LETTRES INÉDITES DE M. EDGAR Q.UINET          465

m'avaient un peu mieux servi, je me serais présenté comme
candidat aux élections départementales de l'Ain. J'aurais
pour cela fait l'acquisition de quelque petite propriété suf-
fisante pour me rendre éligible. Mais il est maintenant trop
tard, je pense, pour s'en occuper. Mon indisposition qui
m'a tenu en suspens, m'a fait perdre, j'imagine, l'occasion.
Un mot de réponse sur cela, je vous prie.
   Mon intention est de partir prochainement, et selon
toute apparence la semaine prochaine pour Charolles
(Saône-et-Loire), où nous sommes attendus par ma sœur
et ma nièce. De là nous irons certainement vous voir, ma
femme et moi, car elle désire, autant que moi, aller vous
témoigner notre amitié, et faire, s'il se peut, notre pèleri-
nage à Certines. A Bourg, nous descendrons, je pense, à
l'hôtel d'Europe, s'il existe encore. J'affronte, je l'avoue,
bien des choses cruelles en revoyant mon pays après plus
de vingt ans. Personne ne me reconnaîtra plus ? et quels
amis trouverais-je ?... Enfin, ce sera le voyage d'un
revenant !
   Ne vous présentez-vous pas pour le conseil général ? Je
serais heureux de vous y voir !
   Si vous m'écrivez un mot, comme je le désire, adressez
à Paris, rue de Vaugirard, 37. J'achève ici un petit ouvrage
où je voudrais éclairer la situation par toutes les observa-
tions que j'ai pu faire depuis mon retour en France. —
Espérons quand même ; il le faut.
   Mille choses à M. Tiersot.

                  Votre bien dévoué et de tout cœur,
                              EDGAR    QUINET.




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