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                    CHUTE D'AÉROLITHES                          255

dant quinze ans de navigation, dans l'idée flateuse de ne
m'en séparer qu'à la mort, et d'en augmenter touiours le
nombre avec la même ardeur : ie n'ay voulu rien posséder
qui put m'en rappeller le goût dont les conséquences
étoient si contraire à ma tranquilité.




       Note sur la foudre de M. le président    Demans.



   En 1742, au mois d'aoust, il parut aux environs de la
ville de Chartre, une nuée très noire qui s'avançoit sur la
ville, sur le midy elle obscurcissoit si fort le soleil, qu'au
milieu des rues à peine pouvoit-on se reconnoître. Les habi-
tans eurent une si grande frayeur qu'ils sortirent de leurs
maisons pour se rendre à l'église en procession avec le
clergé, la corde au col. Deux heures après on s'aperçut que
la nuée se divisa, une partie tomba sur la forest de M. le
duc d'Orléans, qui y causa pour quatre-vint mille francs de
domages; après ce grand vacarme l'on trouva quelques
heures ensuite des grêles et glaçons qui pesoient plus de
quatre vint livres, mêlés de pierres noires qui n'avoient
point été vues sur les lieux jusqu'à ce jour. Ainsi le fait a
été raconté par M. Lafont de Magni, qui demeure à jour
dans sa terre près Baigneux, en Bourgogne, nota que la
frayeur s'empara tellement des Chartrins, qu'en allant à
l'église ils laissèrent leurs maisons toutes ouvertes et tous
leurs effets à la discrétion des voleurs ; ce qui n'arriva point
parl'effroit qui étoit universel. Je vous souhaite le bonsoir,
mon cher commandeur, et vous envois cette histoire pour
joindre à votre dissertation sur un pareil phénomène.

                               (Sans date et sans signature).