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256 CHUTE D'AÉROLITHES Observation et conjoncture sur les faits contenus en ce verbal. PREMIÈRE OBSERVATION Si le témoignage uniforme, simple et toujours véridique des habitans de plus de 30 parroisses, confirmé par les personnes de considération, judicieuses et éclairées qui s'y trouvaient pour lors, ne peut être révoqué en doute tou- chant les bruits dans l'air. Il en résulte la conséquence que celui du sifflement ne peut être attribué dans un jour calme et serein qu'à la chute des pierres qu'on a trouvées ; mais si le témoignage des personnes qui les ont veue et ouï tom- ber ne paroit pas encore suffisant pour constater leurs chu- tes, à ceux qui ne connoissent pas le peuple de Bresse, je crois devoir les informer : i° qu'il n'en est point dans le royaume de plus peuple que lui, parce qu'il n'a aucune espèce de commerce avec l'étranger, et qu'il est six mois de l'année, principalement dans cette partie de la pro- vince, enseveli dans les boues, uniquement occupé du soin de sa subsistance par le travail continuel de la terre, qui perd tout dans le repos et ne produit qu'arrosé de sueur humaine, en sorte qu'il n'en est point qui demande plus de culture, et dont le peuple soit moins oisif ni moins capable d'imaginer un fait aussi extraordinaire qui ne peut jamais lui être d'aucun bénéfice, seul motif de ses ruses ; 2° que cette province n'est fréquentée que par les mar- chands du voisinage pour bleds ou bétail à corne, et qu'il n'est pas naturel de penser que quelqu'autre se détourne des routes qui servent à la traverser, pour se décharger dans l'espace d'une grande lieue du poids de près de 28 li- vres en quatre pierres de même nature, indépendamment