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                         CHRONIQUE LOCALE                             315
qui y était, a eu lieu le 11 octobre, à 11 heures du matin. Six voitures
dans lesquelles avaient pris place M. Oustry, préfet du Rhône, M. Mil-
laud, sénateur, des magistrats, les ingénieurs de la Compagnie, des
conseillers municipaux et autres personnes honorables ont fait le trajet
de la station de Bellecour à Vaise très rapidement et sans le moindre
accident. Après avoir inspecté ces voitures, dont la solidité et le confort
ont été approuvés, tous les invités se sont rendus à un banquet servi
par l'illustre Casati dans les entrepôts de la Compagnie, dont les mu-
railles et la charpente disparaissaient sous les tentures de nuances
diverses et de fort bon goût.
   « M. le préfet du Rhône a répondu au toast que M. Gros, président
delà Société des Tramways, lui avait porté. M. Gailleton, président du
Conseil municipal, a porté un toast au succès et à la prospérité de la
Compagnie, et M. Millaud aux services que ce nouveau genre de loco-
motion à bon marché peut apporter aux travailleurs.
   « Vers 4 heures, les six voitures étaient rentrées à la station de Bel-
lecour, où les invités se sont séparés. »
   La ligne a été ouverte au public, à Bellecour, le jeudi 14, à 7 heures
du matin. Depuis ce jour, cela marche; sauf quelques aiguilles qui don-
nent du tirage et qu'on fait réparer à Vaise.

   — Mais que la question utilitaire ne nous fasse pas oublier les beaux
arts. 11 s'agit d'ériger, sur la place de la République, une fontaine mo-
numentale. Elle doit être vue jdes deux extrémités de la rue, elle doit
ne pas se laisser écraser par les hautes maisons qui l'entourent ; elle
doit être surmontée d'une statue de la République; ici était l'écueil.
   Des dix-huit ou vingt statuaires qui ont répondu à l'appel de la ville
et ont pris part au concours, quinze au moins ont représenté une Répu-
blique à l'air'menaçant, à la pose belliqueuse ; peu lui ont donné un air
calme ; un seul, invitant les peuples à la paix, a représenté la Républi-
que protégeant une ruche d'abeilles. Là était une idée, la vraie ; nous en
savons gré à l'auteur.
   Les projets exposés à l'Hôtel-de-Ville ont attiré la foule pendant
plusieurs jours; au milieu des groupes, quelques-uns des intéressés cir-
culaient attentifs et inquiets, prêtant l'oreille et recevant à brûle-pour-
point les observations et les critiques.
   Quelques amateurs donnaient le prix à une belle fontaine gardée par
quatre lions et attribuée à M. Clésinger, de Paris. D'autres préféraient
une haute colonne rappelant le regrettable Méridien de la place des