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CHRONIQUE LOCALE La question de Dulcigno serait la plus importante de l'Europe si nous n'avions pas celle des tramways de Lyon. L'une émeut et agite ; L'autre trouble, passionne et transporte. Nous n'avons pas appris qu'aucun petit Rouméliote se soit fait écra- ser par les cuirassés des puissances alliées, pour contempler la flotte de plus près. Il n'est pas de jour qu'un jeune Lyonnais ne se fasse écharper par les chevaux ou les roues des tramways, dans les transports d'une admira- tion qui n'a plus de bornes. Quand ces vastes mais admirables machines se sont ébranlées, quand les roues ont couru sur les bandes de fer, on ne pouvait contenir la joie des populations ; la foule s'amoncelait, ondulait, se précipitait ; les quais de la Saône se sont trouvés trop étroits, et tout le monde s'est hautement plaint de l'exiguité de la place Bellecour. Depuis le jour du premier départ, l'enthousiasme ou la curiosité n'a pas diminué, et un groupe nombreux, appartenant à toutes les classes de la société, ne cesse pas d'escorter les immenses voitures et les beaux percherons, de la place Le Viste au pont d'Ecully et retour. C'est le lundi 4 octobre, à 6 heures du matin, que la Compagnie des tramways a commencé ses voyages d'essais de Bellecour à Vaise. Des ingénieurs, des employés, des intéressés dans la chose, étaient seuls admis dans ces nouvelles voitures assez confortables et assez commo- des, mais énormes, qui offriront cependant une sérieuse amélioration aux moyens de locomotion employés jusqu'ici dans notre ville. Mais pourquoi n'avoir pas adopté les petits tramways bas, rapides et à bon marché qui circulent dans les rues de Turin ? Voilà qui est pra- tique, rationnel et populaire. Pourquoi faire si beau quand on pourrait faire si bien ? » L'inauguration définitive des nôtres, dit un journal de notre ville