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280                 CHUTE D'AÉROLITHES

siflement effrayant et c'est dans ce violent passage de l'air
jusqu'à la terre que les masses brûlantes si exactement
comprimées ont acquises leur degré de pétrification.
    Tel a été à leur égard le dernier procédé de la nature,
depuis la fin des matières incendiées, comme je le prou-
veray invinciblement par le récit des deux premiers con-
 tenu dans le prodigieux verbal que j'en ai fait faire sur les
lieux, sur le témoignage d'environ six mille personnes de
toutes les paroisses fulminées ou voisines ; ce qui m'era-
pesche de me départir présentement des portions que j'ay
 des deux dernières pierres, parla nécessité où je suis de les
produire à différentes académies lors de la publication du
mémoire que j'ambitionne de'donnerde ce rare phénomène
dès que j'en auroy le loisir nécessaire.
    D'ailleurs, pour bien juger de l'explication que j'en feray,
il faut que le morceau soit assés considérable, soit pour
 l'intérieur, soit pour l'extérieur affin qu'il puisse non
seulement servir de preuve à mon exposé, mais encore de
pièces de comparaison en pareil cas, surtout à l'occasion des
pyrites auxquels l'on donne abusivement le nom de pierre
de foudre que je prouveray égallement n'avoir jammais
existé dans les circonstances auxquelles on les attribue.
    Sans de telles raisons, soyés persuadés, mon cher Père,
de mon inclination à vous mettre en état de satisfaire la
curiosité de Mme la marquise de Rochechouart, dont l'éru-
dition m'est très-connue, comme de mesme que sa riche
collection d'histoire naturelle ; mais je vous prie de l'assu-
rer, que dès qu'il me sera possible de rendre compte de cet
événement par le verbal que j'en ai fait faire, et par tout ce
que j'ai observé et recueilli à ce sujet, je serai très-empressé
 de vous en Renvoyer un exemplaire avec un assés gros
morceau de ces précieuses pierres pour les présenter à cette
 dame si respectable à tous égards, et le plus rare des phéno-