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DE LA PRIMATIALE DE LYON 265 En effet, Severt la mentionne et nous a conservé la bulle donnée à Pcrouse par le pape Innocent iv, pour rappeler ce don et les indulgences qui étaient accordées aux fidèles qui visiteraient la rose d'or, lors de son exposition, le jour de la Quadragésime. Le Laboureur, dans ses « Mazures de l'Isle-Barbe» la cite aussi, comme l'ayant montrée à sa famille. Enfin Clapasson en a parlé aussi en 1761, dans sa Description de la ville de Lyon (page 213), de la manière suivante : « Le pape Innocent iv s'étant réfugié en France, dans le temps de ses démêlés avec l'empereur Fré- déric 11, demeura plusieurs années dans le cloître de Saint- Just; outre plusieurs dons considérables qu'il fit à son Cha- pitre, il lui donna la rose d'or que les papes ont accoutumé de bénir avec cérémonie le quatrième dimanche du Ca- rême, et quon conserve encore dans le trésor de cette église ; la cornaline qu'elle renferme, pour tenir lieu du portrait du pape, est une pièce antique qui représente la tête d'Her- cule. » Mais la Révolution fit main basse sur cet objet d'art. Le 14 novembre 1791, le sieur Bonnard, délégué spécial du Directoire du district de Lyon, confisqua l'argenterie du trésor de la nouvelle église de Saint-Just et la transporta dans la salle des'archives de FHôtel-de-Ville, pour être livrée à l'hô- tel de la Monnaie ; mais une loi avait prescrit qu'on réservât pour le Muséum de Paris les pierres gravées provenant des églises; on mit de côté cette rose d'or et,le 29 janvier 1793, elle figurait encore parmi les objets mis en réserve et le Procureur général syndic déclarait que cette rose pesait 2 onces i) deniers et J gros, mais a-t-elle été envoyée à Paris ? rien ne l'indique. M. Léopold Delisle, le savant directeur de la bibliothèque nationale, que j'ai consulté à cet égard, a bien voulu me mander, le 11 janvier dernier, « que la bibliothè- que possède, il est vrai, trois cornalines avec des têtes d'Her-