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MAX CLAUDET 217 nirs intimes (1). Ce petit livre révèle chez son auteur un talent qu'on ne lui connaissait pas, bien qu'il se fût essayé déjà par quelques brochures et quelques articles disséminés dans les journaux du Jura (2). Il nous montre la dure en- fance de Perraud dans son petit village de Monay, où « il n'y avait rien de vivifiant, pas d'autres livres que les heures paroissiales en latin, que personne n'entendait, ni d'autres préoccupations que celle de trouver le pain du lendemain;» ses longues rêveries aux champs, pendant que les bêtes étaient dans les blés ; ses vagues aspirations vers l'idéal, son arrivée à Salins, pieds nus, comme apprenti sculpteur, chez le père Auvernois, qui vivait dans un ancien couvent, faisant des ornements et des saints d'église; puis son séjour à Lyon, où il suivit les cours de l'école des Beaux-Arts, son départ pour Paris, sa vie de travail, ses succès d'artiste, son mariage, ses courts bonheurs et ses grands déboires... Cette biographie, semée d'anecdotes bien vécues, est écrite comme écrivent les artistes qui ne font point pro- fession de tenir une plume, c'est-à -dire sans prétention, sans souci des transitions savantes, avec un style sobre, alerte, naturel, qui peint d'un seul mot et va droit au but. Toutes les fois qu'il le peut, l'auteur s'efface pour laisser la parole à Perraud. Il a bien compris que c'était le meilleur (1) 1 vol. in-8°, Paris, Sandoz et Fischbacher, 1877, remarquable- ment imprimé à Dole par Bluzet-Guinier, avec un portrait d'après un dessin d e j . Viennet, un autre jurassien. (2) Les autres écrits de Max Claudet sont : Du modelage par soi-même, broch. in-18, 1867, Salins. Salins et ses forts, souvenirs et épisodes de la guerre de iSyo-iyji, broch. in-8, Salins, 1871. Gustave Courbet, souvenirs, broch. in-18, Dubuisson, Paris, 1878. L'abbé d'Olivet, broch. in-18, Salins, 1878. Salins et ses environs, 1 vol. in-18. Salins, 1878.