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                           MAX CLAUDET                              211
clef des champs suffirent pour faire de lui un plantureux
gaillard, réfractaire à tout enseignement traditionnel, mais
bon observateur et s'assimilant aisément la substance que
le hasard et les voyages lui fournissaient pêle-mêle. En
 1864, Max Claudet eut un premier buste reçu à l'Exposition
de Paris ; un second, en 1865 et, en 1866, une statue en
plâtre, le Pêcheur d'écrivisses (1).
   Son Vendangeur, la bouille sur le dos, qui fut érigé à
Salins, en 1864, sur la fontaine de la place des Joux, est
un essai de sculpture populaire dont il ne faudrait pas exa-
gérer l'importance artistique. Le public voulut, en souscri-
vant pour cette Å“uvre, encourager un jeune compatriote
 de vingt-trois ans. Une fois en place, dit Buchon, le Ven-
dangeur devint, par l'effet des circonstances, une sorte de
 protestation du travail honnête et modeste contre les hon-
 teuses débâcles financières qui désolèrent coup sur coup
 Salins et lui furent moralement plus funestes que l'incendie
de 1825 (2).
   En 1866, Joseph Perraud, qui venait de remplacer Nan-
teuil à l'Institut, appela Max Claudet auprès de lui. Le
jeune sculpteur travailla quelque temps dans l'atelier du
maître, qui lui donnait ses conseils en véritable ami. Dieu
sait si les deux compatriotes causaient du pays, s'ils se
racontaient les histoires du crû, s'ils rappelaient les souve-
nirs du passé !... «Rien n'est plus doux, disait Perraud,
que d'entendre l'écho des bois et des montagnes où l'on a
 été bercé. »
    Ce fut alors que le goût de Claudet se forma : le contact
 d'un artiste de la valeur de Perraud et la fréquentation de
 la petite colonie franc-comtoise, à la tête de laquelle se trou-

   Ci) Max Buchon : — Salins les Bains, 1 vol. in-16. Salins, Billet, éditeur,
   (2) Eod. loc.