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                   CHUTE DJAÉROLITHES                    I99
attestations véridiques, afin d'en dresser un procès-verbal
authentique. Enfin, il ne négligea rien pour obtenir et réu-
nir les matériaux qui devront, plus tard, lui faciliter la
rédaction de son futur mémoire. M. de Savasse a-t-il réel-
lement publié son ouvrage ? Votre érudition, Monsieur le
Directeur, éclaircira certainement ce point.
   L'opinion du commandeur (il paraît sincèrement con-
vaincu) sur la formation et la composition des aérolithes ou
pierres de foudre, comme il se complaît à les nommer, lan-
cées par des volcans aériens, longuement développée dans
plusieurs de ses lettres, différait complètement de l'opinion
de M. Varenne de Béost, secrétaire des Etats, correspon-
dant de l'Académie royale des sciences, qui, au grand dépit
de M. de Savasse, considérait une pierre de foudre, qu'il
possédait dans sa collection, comme un vulgaire produit de
la nature en « la mettant indignement au rang des pyrites. »
Quelle hérésie ! Du reste, M. de Béost, pour soutenir
sa théorie, s'exprime ainsi, dans sa lettre du 10 décem-
bre 1753 :
   « Quand on voudra, je parie, au choix, ou de sublimer
« cette pyrite en fleur de pur soufre ou d'en tirer des sels
« vitrioliques par les lessives et l'évaporation. »
   J'ajoute que si M. de Savasse différa la publication de
son mémoire, c'était uniquement sous le prétexte de deve-
nir le fortuné possesseur d'un aérolithe que M. de Béost
avait « très indécemment en son pouvoir » et qu'il tenait
de la libéralité de M. de Fleury, intendant, en le laissant
dans la croyance que cette pierre de foudre n'était en effet
qu'une « méchante pyrite.» Déjà, en 1753, M. de Verrière,
peintre, à Mâcon, écrivit de la part de M. de Savasse à
M. de Béost, afin d'obtenir cette pyrite. Cette négociation
n'aboutit pas. Voici la réponse polie de M. de Béost :
«        Vous jugerez aisément par vous-même, Monsieur,