Pour une meilleure navigation sur le site, activez javascript.
page suivante »
20O                  CHUTE D'AÉROLÏTHES

« que la main dont je l'ai reçue me doit être trop chère
« pour consentir jamais à ce que cette pierre sorte de mon
« cabinet. Cette raison est la seule qui me prive du plaisir
« de l'offrir à M. le Commandeur. L'attachement, d'ailleurs,
« que j'ai pour une méchante pyrite, semblable à dix autres
« de même nature qu'on peut voir dans mon cabinet, ne
« peut être plus médiocre. » Et dans une autre lettre à
M. de Savasse, du 29 mars 1754, il s'exprime ainsi :
« ..... J'aurois ardemment souhaité pouvoir vous en témoi-
« gner ma reconnoissance (de l'envoi de quatre dessins
« représentant des aérolithes), en vous envoyant sur le
« champ ma'pyrite ditte pierre de foudre que je tiens
« de M. de Fleury. Mais je vous avoue que j'y suis trop
« attaché pour m'en dessaisir, non seulement parce qu'elle
« est la plus grosse pyrite que j'aie dans mon cabinet, mais
« encore par le prix de la main dont je la tiens. »
   On voit que M. de Béost professait le culte des souve-
nirs. Par la même lettre, il lui dit : « J'ai donc pris le part 1
« de la faire dessiner, hier, avec la dernière exactitude, et
« c'est ce dessin que j'ai l'honneur de joindre à cette
« lettre. » C'était là une médiocre compensation pour l'ar-
dente convoitise de M. de Savasse.
   Ces insuccès ne découragèrent point le commandeur, et
c'est toujours l'espoir d'obtenir plus facilement cette pyrite
qui est en partie cause « que pour ne pas le tirer de son
erreur qu'il n'a pas publié son mémoire. » Dans sa lettre du
22 décembre 1756, au père Fourcault, minime, il dit égale-
ment : « Je n'ai eu garde de le désabuser (M. de Béost)
« dans l'espérance d'obtenir ce thrésor que je crois préféra-
« ble, par rareté, à tous les bijoux de la couronne. »
   Je termine ma trop longue analyse, et je désire que ma
communication puisse offrir quelque intérêt aux personnes
qui s'adonnent à la science météorologique et leur permet-