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198                    CHUTE D'AÉROLITHES

gue, archiviste en chef du département m'a engagé à le
faire, copie de la correspondance de M. Mons de Savasse,
 commandeur de Laumusse (ordre de Saint-Jean de Jéru-
salem), résidant à Màcon, concernant l'événement du 16
septembre qui jeta l'effroi et la consternation sur une partie
de la Bresse (1).
   M. de Savasse, qui s'occupait de chimie, de minéralogie,
d'histoire naturelle, de numismatique, etc., (2) vivement
impressionné par l'apparition, dans les environs de sa
commanderie, de ce remarquable phénomène, prit la réso-
lution de le décrire dans ses moindres détails, dans un
« verbal » ou mémoire qu'il se proposait de soumettre à
l'approbation de l'Académie des sciences à Paris. Cepen-
dant, un passage de sa lettre du 24 décembre, à Mme de Ro-
chechouart, c'est-à-dire plus de trois ans après l'événement,
ferait croire qu'il renonça, du moins momentanément, à
publier son ouvrage.
    Quoi qu'il en soit, le commandeur de Laumusse se mit
laborieusement à l'oeuvre. Il écrivit à diverses personnes
éclairées, témoins oculaires du phénomène, à l'effet d'obte-
nir leurs témoignages et leurs appréciations personnelles ;
il se fit traduire et faire des extraits des passages d'auteurs
anciens qui traitent ou parlent des pluies d'aérolithes. Il se
rendit même sur les lieux éprouvés, les parcourut, accompa-
gné d'un notaire chargé de recevoir des déclarations et des



   (1) Trente villages furent lapidés.
   (2) Dans le post-scriptum de sa lettre du 24 décembre 1756, à Mme la
marquise de Rochechouart, qu'il tenait en grande estime, M. de Savasse
exprime ses regrets d'avoir été obligé de se séparer, à Lyon, en 1734, de
ses chères collections. 11 en donne la nomenclature numérique.
  D'après M. de Verrière, peintre, à Mâcon, cette précieuse et riche
collection fut vendue au prix de 60,000 livres.