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 194                         MONUMENTS D'ART
   Quant à celle du Trésor de Saint-Jean, nous pouvons
nous en faire une idée approximative par une note que je
trouve au dos de l'inventaire du Trésor de la Primatiale
dressé par le chapitre, le 29 novembre 1760. Cette note est
ainsi conçue : « Toute l'argenterie du Trésor pèse 550
marcs, à 48 livres le marc, soit 26,400 livres. » Il est bon
de noter qu'à ce moment le cardinal de Tencin et le chapi-
tre venaient de vendre toute la vieille argenterie du Trésor
pour faire fabriquer, à Paris, la croix et les chandeliers
d'argent qui paraient le maître-autel et qui coûtèrent
50,000 francs.
   D'autres recherches m'ont permis de constater aussi
qu'au 23 janvier 1793, on avait envoyé déjà, en plusieurs
fois, aux Hôtels des Monnaie de Lyon et de Paris, 4,698
marcs "d'argent d'une valeur de 215,552 livres, mais à ce
moment restait encore, dans les douze paroisses constitu-
tionnelles, toute l'argenterie dont elles avaient besoin.
Cette argenterie disparut dans le pillage de ces églises, le
10 novembre 1793 (1).
   En ce qui concerne les objets d'art que possédait l'église
métropolitaine (2), il en est plusieurs qui ne figurent sur


   (1) Le 10 novembre 1793, après le pillage des églises constitution-
nelles on célébra l'apothéose de Chalier. Son buste couronné de fleurs
fut placé sur un palanquin tricolore porté par quatre Jacobins de Paris.
[Tablettes hist., Pericaud aine, p. 59, 1836).
   (2) Cette église était encore, le 11 brumaire an xm (1804),dans le plus
lamentable état de délabrement ; on peut en juger par ce passage d'un
rapport de M. de Charpieux, alors maire de l'arrondissement de l'ouest
de Lyon. « La vaste église de Saint-Jean est dépourvue de tout; l'autel
seul peut annoncer la place du Sanctuaire; on voit se reproduire partout
des marques hideuses de dégradation. Le pavé, en grande partie, a été
mutilé pour devenir praticable aux chevaux et aux chars du paga-
nisme... » En effet, pour célébrer la fête de la Raison, on avait dû dé-
paver la nef. Cette fête de la Raison fut célébrée le 8 juin 1794.