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                  DE LA PRIMATIALE DE LYON                         195

aucun des inventaires de son Trésor, mais dont l'existence
nous est révélée par d'autres documents. C'est ainsi que nous
voyons, par les registres des délibérations du Directoire du
département du Rhône (vol. 7, fol. 6o, in-8°), que le 13
janvier 1792, on avait confisqué dans les archives de la
cathédrale le célèbre cor de Roland, neveu de Charlema-
gne. Ce cor a-t-il réellement appartenu au fameux paladin ?
on serait tenté de le croire d'après les documents qui le
concernent. D'après ces monuments (fonds de l'église de
Lyon, act. cap. vol. 194, fol. 155 et suiv.) cet instru-
ment était en ivoire et pesait six livres et demie; son em-
bouchure manquait ; l'intérieur du pavillon était peint en
rouge. Sur la surface externe, étaient écrits ces mots: « l'an
mil quatre cent quatre-vingt-onze et le 11e jour de juillet ;
abbé de la d. Isle; d'Albon. » D'après ces mêmes actes ca-
pitulâmes, la famille de Mont-d'Or, illustre dans la contrée
et qui prétendait descendre de Roland, aurait donné ce cor
au monastère dei'Ile-BarbeJen se réservant le droit, pour le
chef de la famille, d'aller tous les ans à l'abbaye, le jour
de l'Ascension et de l'exposer à la vénération du peuple et
 de prendre deux emboutées (poignées) de l'argent offert par
 les fidèles en l'honneur des reliques et de le distribuer aux


   Il reste encore dans le fonds Coste plusieurs dessins représentant la
décoration de la cathédrale pour cette cérémonie burlesque. Au milieu
du chœur, se dressait une haute montagne en carton ou en plâtre.
    Toute la basilique était ornée d'emblèmes. Des groupes séparés de
jeunes filles, de jeunes garçons, déjeunes femmes, de jeunes hommes et
de vieillards, tenant des couronnes de chêne, précédaient les représen-
tants du Peuple. Des chœurs de musiciens chantaient des hymnes. Le
cortège après s'être arrêté sur la place Bellecour, où un représentant du
Peuple mit le feu aux figures allégoriques de l'Egoïsme, de l'Athéisme
et de la Discorde, arriva à l'église Saint-Jean ; on y remarqua un char
 triomphal traîné par des taureaux et paré de trophées formés d'instru-
 ments aratoires et d'outils propres à divers métiers.