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L E S ALFS D A N S L E N 0 R D 174 os bleuis d'Ymir, et précise avec soin les fonctions multi- ples que les dieux leur délèguent. La description est magni- fique, est grandiose, mais concerne les seuls nains de nais- sance ( i ) . La prophétesse ou le scalde qui prophétise en son nom, n'introduit les Alfs que beaucoup plus loin, quand le monde en péril a besoin du secours des véritables puissances divines. Alors elle les invoque en même temps que les Ases : les Ases et les Alfs sont les puissances en qui elle espère ; et, loin d'appeler à délibérer avec eux sur le salut commun les Dvergs dont elle vient de fixer la place et l'emploi sur le globe, notre sibylle montre ces esprits gémissant d'effroi, tels que des êtres d'une nature inférieure, à l'orifice des grottes, leurs résidences. « Que font à cette heure, s'ècrie-t-elle, que font les Ases ? que font les Alfs ? Le monde des Jotes rugit de joie, et les Ases se rendent au conseil. Les Dvergs, gardiens prévoyants, gémissent à l'en- trée de leurs cavernes sacrées. Me comprenez-vous, oui ou non? » (2). Rien de clair comme cette quarante-huitième strophe. La Vôluspa, si obscure d'ordinaire, y met en évidence qua- tre catégories distinctes d'êtres supérieurs à l'humanité : les Ases, les Alfs, les Jotes et les Dvergs. L'Alvis-mal, poème également mythique et prophétique, se montre plus explicite encore. Dans une de ses strophes, les quatre catégories d'êtres surnaturels, augmentés des Vanes, forment cinq sortes de divinités ayant chacune son existence propre et, ce qui paraîtra plus étrange, son langage particulier. Les voici dans l'ordre où les range le scalde à qui l'on doit l'Alvis-mal : les Dieux, les Jotes (géants), les Dvergs, les Alfs et les Vanes (ondins). Cet ordre, pas plus que la (J) Sorti und. Edd., Vôlusp., st. XII à XX. (2) Id., ibid., st. vivra.