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                   L E S ALFS D A N S L E N 0 R D
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os bleuis d'Ymir, et précise avec soin les fonctions multi-
ples que les dieux leur délèguent. La description est magni-
fique, est grandiose, mais concerne les seuls nains de nais-
sance ( i ) . La prophétesse ou le scalde qui prophétise en
son nom, n'introduit les Alfs que beaucoup plus loin,
quand le monde en péril a besoin du secours des véritables
puissances divines. Alors elle les invoque en même temps
que les Ases : les Ases et les Alfs sont les puissances en qui
elle espère ; et, loin d'appeler à délibérer avec eux sur le
salut commun les Dvergs dont elle vient de fixer la place et
l'emploi sur le globe, notre sibylle montre ces esprits
gémissant d'effroi, tels que des êtres d'une nature inférieure,
à l'orifice des grottes, leurs résidences. « Que font à cette
heure, s'ècrie-t-elle, que font les Ases ? que font les Alfs ?
Le monde des Jotes rugit de joie, et les Ases se rendent au
conseil. Les Dvergs, gardiens prévoyants, gémissent à l'en-
trée de leurs cavernes sacrées. Me comprenez-vous, oui ou
non? » (2).
   Rien de clair comme cette quarante-huitième strophe.
La Vôluspa, si obscure d'ordinaire, y met en évidence qua-
tre catégories distinctes d'êtres supérieurs à l'humanité : les
Ases, les Alfs, les Jotes et les Dvergs. L'Alvis-mal, poème
également mythique et prophétique, se montre plus explicite
encore. Dans une de ses strophes, les quatre catégories
d'êtres surnaturels, augmentés des Vanes, forment cinq
sortes de divinités ayant chacune son existence propre
et, ce qui paraîtra plus étrange, son langage particulier.
Les voici dans l'ordre où les range le scalde à qui l'on
doit l'Alvis-mal : les Dieux, les Jotes (géants), les Dvergs,
les Alfs et les Vanes (ondins). Cet ordre, pas plus que la


  (J) Sorti und. Edd., Vôlusp., st. XII à XX.
  (2) Id., ibid., st. vivra.