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LES ALFS DANS LE NORD 175 formule sibylline « que font les Ases ? que font les Alfs ? » n'entraîne une idée de supériorité ou de hiérarchie. Si, par exemple, le chant intitulé Tryms-quida répète, sans y rien déplacer, la formule en question (1), un autre chant de l'Edda de Sômund la fait intervertir en faveur des Alfs par l'un de ses interlocuteurs du nom de Gverdo (2). Ainsi nulle confusion n'est possible. Ce qui précède démontre que les Alfs ne sont arrivés à l'être dans le même lieu ni dans le même temps que les Dvergs et les Duncks. Liés par une action commune, les uns et les autres igno- rent l'antagonisme qu'on leur prête. Et de même que les Alfs voient au-dessous d'eux, a la surface du globe, les Dvergs apporter un concours incessant à l'œuvre générale, le salut de tous ; de même ceux-ci voient sous leurs pieds, au-delà de l'écorce terrestre, les Dunks apporter à la même œuvre le tribut d'une tâche qui ne connaît pas le repos. Mais, et ceci est conforme à la logique et à la science, les Alfs tenaient déjà le gouvernail de la sphère céleste, quand les Ases, organisateurs de la matière, imposaient aux Dvergs et aux Dunks, à peine affranchis du chaos, la mission de veiller sur notre monde lancé à travers l'espace. (A suivre.) A. PÉAN. (1) Hvat er med Asont ? Hvat er mei Alfom ? « Que sait-on des Ases ? « Que sait-on des Alfs ? » (2) Hvat er tliat Alfa, Ne Asa sema, Ne Vissa Fana} « Es-tu quelqu'un des Alfs ? « Ou des Ases ? « Ou des inspirés Vanes?