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LES ALFS DANS LE NORD I73 nie avec la couleur de leur teint : le Svartalfaheim ou Svartalfheim, improprement « séjour des Alfs-noirs. » Dans ce Svartalfheim, qui n'est autre que la terre souter- raine, ils inspectent la formation des richesses minérales du globe et travaillent les métaux, et même le cristal de roche, avec une habileté surhumaine ( i ) . Il n'est pas sûr, étant connue l'irritable indépendance du caractère de toute la famille, que ces génies noirs s'accommodent, à l'exemple des Alfs, du gouvernement monarchique. Ce n'est que fort tard qu'on s'est avisé de leur chercher un roi dans la per- sonne du nain Albérich, gardien ténébreux du trésor des Nibelunges, appelé Elbérick en une légende allemande recueillie par Wolfram von Eschenbach. Cet Albérich, de même que son homonyme, l'allemand pur Elbérick, paraît avoir dénommé un nain célèbre parmi ses frères, les génies noirs, mais il n'a rien de commun avec Albéron, Aubéron ou Obéron, roi des Alfs véritables. Quoi qu'il en soit, par cela même qu'elle les destinait à peupler la terre profonde, la puissance, ou plutôt l'énergie ordonnatrice du chaos eddaïque n'a pourvu les Dunks que d'une taille extrêmement restreinte. Apparus en même temps que les Dvergs, dans un même milieu de création et pour un même objet, ils sont nains ou pygmées comme eux. Les Dvergs occupent le flanc des collines et composent une classe nombreuse de génies intermédiaires présidant à toute la série des phénomènes particuliers et nécessaires à la vie de notre planète. Ce sont les esprits servants de la terre extérieure. La vraie genèse Scandinave, la Vôluspa « vision d'une vala ou sibylle, les fait naître du sang et des (1) Snorr. Edd., ap. Mallet, IX* Fà bl., 116, et rcmarq. sur la VII* Fabl., 105. — Snorr. Edda, ap. Rask, in-40, 136. — Le Roux de Lincy, Le livr. des Ugend., 160 et 163, etc.