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                   LES
104                      MONUMENTS D'ART
ressources avaient été considérablement réduites ; plus d'un
de leurs domaines était resté sans culture ; les fermiers pillés
par les protestants ne payaient plus leurs redevances et les
dîmes avaient beaucoup diminué.
    Ce n'est que dans le siècle suivant, en 1607, que le Cha-
pitre put faire un nouveau jubé à la place de celui que les
protestants avaient renversé ou brisé ; mais cédant au ca-
price de la mode qui avait horreur du gothique, les chanoi-
nes adoptèrent l'ordre corinthien, et on l'orna de bas-reliefs
et de statues d'une bonne exécution et de marbres de di-
verses couleurs; il coûta 4800 livres. Le grand christ d'ar-
gent qui surmontait le jubé primitif fut remplacé par un
christ en croix dû à un artiste de l'école de Michel Ange,
mais hélas! ce monument devait tomber, 186 ans après, en
 1792, sous la pioche des niveleurs de cette époque.
    On pensa cependant le conserver pour l'utiliser ailleurs,
je ne sais où, car j'ai lu, dans le procès-verbal d'adjudica-
tion de la vente de l'église Saint-Etienne, que l'Etat se
réservait les matériaux provenant du jubé de Saint-Jean.
    En 1617, on éleva sous le vocable de Notre-Dame et de
Saint-Jean-Baptiste, maintenant Sainte-Anne, une chapelle
due à la munificence du doyen Meslet de la Besnerie qui y
 attacha deux prébendiers.
    En 1623, Antoine de Gilbertès, archidiacre,fitbâtir la cha-
pelle de Notre-Dame et de Saint-Antoine, et il y fonda
une messe quotidienne. Elle renferme aujourd'hui les fonds
baptismaux.
    Dans la chapelle de Bourbon, on plaça un tableau repré-
sentant le Christ à table avec les apôtres, d'un élève de
Jules Romain.
    Dans la chapelle à côté, fut suspendu un autre tableau,
 l'ensevelissement du Christ, de Perin del Vage, élève de
 Raphaël, et dans une chapelle, de l'autre côté de la nef, un