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L'ENSEIGNEMENT PRIMAIRE 85 à la table d'un de ses élèves ; toutes les familles le rece- vaient à leur tour et successivement jusqu'à la fin de la période hivernale. Au mois de mai, la bourse légère, il reprenait le chemin de ses montagnes et prêt à recommencer l'année sui- vante (1). A l'époque qui nous occupe, avant 1789, un grand nom- bre d'instituteurs briançonnais recevait à Lyon et dans les environs les secours et les directions du Bureau des écoles et du séminaire de Saint-Charles. Les écoles de filles eurent moins de peine à se pourvoir d'institutrices. Nous avons vu à l'article « Lyon », et nous avons dit plus haut, que les Sœurs de Saint-Charles avaient de nombreux établissements dans le diocèse et hors du dio- cèse, puisqu'elles avaient des écoles à Arles, à Avignon, avant 1789.Une autre congrégation (Sœurs de Saint-Joseph) créée au Puy-en-Velay en 1650, par l'évêque de Maupas et par le P. Médaille, jésuite, s'était répandue, dès 1665, dans le diocèse de Lyon. Un siècle plus tard, cette congré- gation avait pris un grand développement et possédait de riches et nombreux établissements. Cette congrégation, dispersée à la Révolution, fut rétablie à Lyon en 1808. Elle compte actuellement 141 établissements dans le Rhône. Le siège de la maison-mère est à Lyon, dans une partie des anciens bâtiments du couvent des Chartreux. Telle était la situation de l'enseignement primaire à l'époque de la Révolution. D'un côté, le Bureau des petites écoles et du Séminaire de Saint-Charles, dépendant de (1) Les instituteurs briançonnais se contentaient de peu. Ils étaient très heureux de rentrer chez eux après trois ou quatre mois d'exercice ayant gagné, outre leur nourriture, quatre-vingts ou cent francs. C'était ordinairement le prix convenu.