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LA PIERRE A ÉCUELLE
DU SUC DE LA VIOLETTE
ET LA
LÉGENDE DE SAINT MARTIN
(Suite)
Les premiers Celtes n'avaient point de temples (i) : ils
pensaient qu'il ne convenait pas à la grandeur des dieux
d'être renfermés dans des murs : d'ailleurs que leur eussent-
ils offert pour sanctuaire ? Une de leurs pauvres huttes de
bois, de boue et de roseaux ! Ils se rassemblaient dans les
forêts autour d'une colonne, d'une pierre ou de quelque
grand arbre.
La victime, aux temps préhistoriques, était frappée d'un
silex tranchant (2); plus tard, lorsque l'usage du fer, pro-
bablement importé d'Asie par voie d'échange, eût permis
de se servir d'un glaive, ce fut au-dessus du diaphragme(3)
qu'était percé l'homme à immoler. N'oublions pas que
(1) Pelloutier, Hist. des Celtes, 11-109, dit qu' « il est constant que
les Gaulois n'ont point eu de temples avant l'invasion des Romains. »
C'est à partir de cette époque qu'ils adoptèrent en partie la théogonie
de Rome et adorèrent Jupiter, Neptune, et particulièrement Mercure.
(2) M. Vincent Durand dit que près de notre pierre à écuelle du
suc de la Violette, K un silex délicatement taillé a été retiré sur le sol
à quelques pas de distance. »
(3) Diodore de Sicile, 1. v., ch. 31. — On sait que le diaphragme
est un muscle très large et fort raince qui sépare la poitrine de l'abdo-
men.