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l8 LES MONUMENTS D'ART La fonte de l'or des chapes et des mitres fut confiée à Jacques Vauzelles, orfèvre, qui mit trois jours et demi à brûler ces objets et à fondre les métaux précieux qui en provenaient. Le sieur Paris, couturier, et six compagnons, avaient employé vingt-deux jours à découdre les chapes. On consomma huit bennes de charbon et du bois pour la fonte de l'or et de l'argent. « Le creusier à fondre » avait été fourni par le sieur Claude Mutin. Il est bon de remarquer que l'argent provenant de la fonte du grand crucifix d'argent qui surmontait le jubé de Saint-Jean, ne figure pas dans le compte. Les soldats qui l'avaient traîné dans les rues se sont-ils partagé ses débris ou les ont-ils remis à leurs chefs, et ceux-ci en ont-ils tenu compte ? Ce fait n'est pas encore élucidé, faute de documents. Nous savons seulement par le chanoine Sacco- nay « que pour ce qui est de la teste qui estoit d'argent, le ministre Ruffi ne s'en dessaisit, ains fit mettre le reste du corps en quatre quartiers par ses plusfidèlesévangelistes et ainsi accompaigné s'achemina portant toujours ladite teste à la maison de l'archevesché. » D'après ce même écrivain, « l'image du crucifix, de fort grande stature, estoit d'ar- gent en partie, et le reste tout couvert de lames d'argent. » Les trois églises ayant été complètement dévastées, il fallut les remettre en état pour en faire des temples. On peut se faire facilement une idée de leur dégradation par le nom- bre de journées consacrées à leur descombrement. Ainsi, on voit figurer au compte des dépenses, « d'abord 13 livres 9 sols payés à Guillaume Le Chappuys pour certaines jour- nées qu'il a faictes au descombrement du temple Sainct Jehan, — puis, le 15 octobre, 199 livres payées à Claude Drajet, pour avoir travaillé au descombrement du temple Sainct Jehan et Saincte Croix, et pour reparer le chœur dudit temple Sainct Jehan et avoir osté tout le descombrement,