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                    UM POÈTE OUBLIÉ




            C L A U D E MERMET




   Dans une coupure des montagnes du Bugey, entre
Bourg et Chambéry, s'étale et s'allonge une jolie petite
ville, proprette, active, animée, bruyante, aimée des
peintres, qui viennent y admirer de beaux sites et de frais
ombrages et fréquentée incessamment parles industriels
et les fabricants qui accourent confier à ses moulinages
et à ses manufactures, la soie et le coton que des milliers
de broches doivent filer, ou que des navettes agiles
doivent tisser.
   Une seule rue la compose, longue, interminable, domi-
née par de hauts rochers qui surplombent et baignée
dans toute sa longueur par une charmante petite rivière,
l'Albarine, que les poètes ont chantée que les touristes
connaissent et dont les truites saumonées, les lottes déli-
cates, les anguilles savoureuses et les écrevisses gigan-
tesques, sont si vivement appréciées des gourmets.
   Est-il nécessaire de la nommer ? n'a-t-on pas reconnu
Saint-Rambert-de-Joux, bâti dans un lieu désert par
saint Domitien, illustré par un martyr qui lui a donné
son nom, ancienne abbaye, chef-lieu.de marquisat, pre-
mière ville du Bugey après Belley et avant Nantua,- riche