Pour une meilleure navigation sur le site, activez javascript.
page suivante »
        SUR LES OUVRAGES PRÉSENTÉS PAR M. CHEVRIER           327

    L'Eglise reprit aussi courage. — Elle éleva de nombreux
 temples, des monastères sans nombre, que le roi Gontran
 dota largement, en puisant dans les caisses du fisc impérial
 les largesses qu'il distribua à pleines mains à ses leudes et
 aux communautés religieuses.
    Ces leudes devinrent ensuite des comtes (comités).
 Amovibles d'abord, — ils surent se perpétuer dans leurs
 charges, par l'extrême faiblesse des souverains. Peu à peu,
 cependant, ces comtes ne furent pas les uniques maîtres de
 Chalon; ils se partagent le pouvoir avec l'évêque de la ville
 qui en prend la moitié. Ces évêques surent se faire un nom;
 — beaucoup ont été la gloire de l'Eglise chalonnaise.
    Mais de nouveaux malheurs viennent fondre sur Chalon.
 Les Sarrasins le saccagent en 731 ; Vaifre, duc d'Aquitaine,
veut être aussi l'un de ses fléaux'et brûle ses faubourgs, en
 761, sous leroi Pépin.
    Charlemagne répare ces désastres, et y réunit, en 8i_?,
la dernière année de son règne, un concile de toute la
Gaule lyonnaise, dans lequel il recommande, surtout, la
fondation ou l'amélioration des écoles dans les cloîtres des
cathédrales et des monastères.
   Je ne vous dirai pas l'histoire, de cette petite ville, sous la
féodalité et sous nos premiers ducs. Après la mort de Phi-
lippe de Rouvre, le roi Jean réunit le duché à la couronne,
mais confirma les antiques privilèges et les franchises
que Chalon avait aussi su, comme toutes les villes, con-
quérir sur le pouvoir royal. Les Grandes Compagnies et les
Ecorcheurs brûlent ses faubourgs, mais le comte de Fri-
bourg les atteint et les écrase, en 1438, « et la Saône était
si pleine de leurs corps, que Olivier de la Marche put dire
qu'au lieu de poissons, les pêcheurs tiraient bien souvent de
la rivière des corps liés et accouplés de cordes, deux à deux,
trois à trois. »