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         SUR LES OUVRAGES PRÉSENTÉS PAR M. CHEVRTEU                  328

cercles de briques rouges ; quand la pierre manqua, les ha-
bitants, terrifiés par l'approche de l'ennemi, renversèrent
jusqu'à leurs monuments pour achever les murailles derrière
lesquelles ils espéraient trouver un abri contre la férocité
des envahisseurs (i); mais la marée monta, monta toujours,


  que suivaient ces fortifications, et j'ai pu ainsi me rendre un compte
 exact de ia forme qu'affectaient les murs et les tours depuis leurs
 fondations jusqu'àlenr sommet, dont j'ai déterminé la hauteur.— En
 même temps, il m'a été possible de bien constater la forme ellip-
 tique que les Romains avaient donnée à l'enceinte de 'la ville. Un
.ancien auteur s'était borné à faire de cette enceinte la description
 suivante :
    « La ville étoit fermée de murailles, partie faicte en briques, et
 partie de pierres. La chaux et le ciment n'y estoient pas épargnez.
 Elle estoit toute environnée de tours rondes et à égale distance de
 quatre-vingt et dix pieds ; il y en a encore quelques unes sur pied
 et toutes ensemble étoient comme des pointes de fleurons qui fai-
 soient une belle couronne à la ville de Chaion. » Cette ligne de
 fortifications dont le tracé graphique et exact n'avait jamais été fait,
  a été reproduite en 1856, sur un grand plan de Chaion, dressé par
 M. Pompanon, géomètre, par ordre du maire de Chaion; mais
 l'auteur de ce plan s'est bien gardé de dire que c'est à mon plan de
  1849 qu'il a fait ce sournois emprunt. Je peux donc rappeler et m'ap-
 pliquer aussi ce mot : « Sic vos non vobis. »
    Le P. Berthaud parle aussi dans son Illustre Orbandale de
  ces bandeaux de briques. « Les trois cercles de brique, dorée, dit-il,
 desquels les murailles de Chaion étaient bandées comme d'une
 célèbre ceinture, se montrent encore es ruines des anciens murs-
 Et afin de perpétuer honorablement ces trois cercles d'or qui envi-
 ronnent Chaion, la ville a encore aujourd'hui conservé les trois
 cercles d'or dans ses armoiries. » Mais cette assertion est bien témé-
 raire, et nul ne sait encore pourquoi cette ville a placé dans ses
 armes trois cercles d'or sur un fond de gueules, du temps de s
 premiers ducs de Bourgogne, et trois anneaux d'or sur fond d'azur
  depuis 1477. Les bandeaux de briques se rencontrent dans les
  murs d'un grand nombre de villes contemporains de ceux de
  Chaion, c'est-à-dire du m c siècle. Je pourrais citer ceux de Bourges,
  Valence.
    (1) Lorsqu'on démolit l'ancien Chàtelet de Chaion, on découvrit