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284 LA BIBLE DE THÉODULIE
Snrles feuilles blanches, l'écriture est noire, avec ini-
tiales or, argent et.couleur.
Mais ce qui vous frappe d'admiration, c'est la régula-
rité, la netteté et l'élégante perfection de ce texte qui,
selon l'usage des manuscrits du vme et ixe siècle, est
complètement dénué de ponctuation et rempli d'abrévia-
tions, ce qui en rend la lecture assez difficile.
II
Ceci dit, je passe à l'examen des différents tissus qui sé-
parent les chapitres du manuscrit. Ils ont été numéro-
tés, je crois, de 1836 à 1838 par M. Philippe Hedde, qui
publia vers cette éqoque, dans les annales de la Société
d'Agriculture du Puy, quelques notes sur cette bible,
notes qui m'ont été d'un grand secours.
Ces échantillons devaient être au nombre de 66, d'a-
près les trous et coutures dont on voit les traces à chaque
chapitre. Aujourd'hui, il nren reste que 53, dont plusieurs
sont de même nature ; aussi me bornerai-jeà faire la
description des principaux; une analyse de tous serait
non-seulement fastidieuse, mais encore inutile et sans
but.
Ce qui donne un grand prix à cette collection de tissus
de cette époque, c'est que les quelques lambeaux d'étoffes
anciennes qui nous sont parvenues, ne représentent que
des tissus pour ainsi dire d'ornement, tels que débris de
riches tentures, d'ameublements, de manteaux royaux,
d'ornements à l'usage du culte; mais on. ne trouve
aucune trace des tissus servant aux vêtements d'un usage
journalier.
Or, il est probable que Théodulle avait choisi les tis-
sus les plus fins et les plus précieux de son temps pour