Pour une meilleure navigation sur le site, activez javascript.
page suivante »
                              LE RHÔNE                               257
gués le solonais ridan et, de l'autre côté du Cher, le ber -
richon ridon, rigole d'écoulement ou d ' a r r o s e m e n t = véd.
rôdan-, cyrn. rotan-, gaul. rhodan-, génériques de dix à
douze cours d'eau, tous entraînant le sens de fluidité et
non celui de rapidité, ce que démontrent: 1° les groupes
zend Aurvat-raodha, pazend ourvand-rout, Boundeliesch
arg-roud , dans lesquels, comme on s a i t , l'élément
Arvanda jette seul la signification de rapide; 2° les eaux
placides et lentes des Eridans, Erétans, Arétins d'Italie,
comme de la plupart des Rhodans de la Gaule, et placides
et lentes à désespérer les meuniers établis sur leurs bords.
   Ainsi Eridan, Erridan est tout simplement un composé
 cymrique ou ombrien, lequel, l'article coalescent excepté,
 est égal aux divers rèdan, rêlan, réden, réten, ridan, ri-
 don, rhodan, rotan, rhotan, du inonde indo-européen. Ses
 représentants complets sont en Laconie l'Eurôtas, en pays
 éduen l'Arrotus ou Arrotius (1), en Etrurie l'Àrréiinus
 ou Aretinus (2) ; et, je le répète, la seule interprétation


   (1) Le -ratas d'EùpwT«s le -rotus d'Arrotus, le -radas de Bagradas,
ont pour équivalents le sansc.-rotas de Trisrôtas «triple-fleuve », !e
Gange. En Eurôtas, eu n'implique pas plus la particule su, bene, qu'en
Euijvoç, gaël. abhainne fleuve». La forme primitive à'Eurôtas serait
Eurrôtas, prononciation dialectique d'Errôtas, Arrêtas.
   (2) L'Arretinus est l'ethnique du thème Arretium ou Aretium, au-
jourd'hui Areizo de Toscane, vocable faisant allusion au point de
distribution des eaux où s'élève cette ville, et fait d'ar, le, et ret pour
 roit et rot, d'où « amas d'eau». L'Arretinus désignait l'un des trois
 Clanis de l'Italie, rivières célèbres chez les anciens en raison de leurs
 cours paresseux. Par une longue plaine marécageuse, entrecoupée de
 petits lacs, il faisait, dans les temp^ antiques, communiquer le Tibre
 avec l'Arno; néanmoins, cette communication ne pouvait avoir lieu
 qu'en hiver, après des pluies torrentielles. En tout autre temps, les
 eaux de la plaine gardaient un tel équilibre, qu'elles n'avaient pas
 plus de pente vers l'Arno que vers le Tibre. Mais de grands travaux,
 entrepris dès 1550, et continués jusqu'à notre époque, ont transformé
                                                                     n