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204                   MON AMI G ABU! E l

lointaines que son cousin avait parcourues, fut rappelée
à la réalité par les mouvements de l'enfant et se mit à
jouer avec lui.

   Le sous-lieutenant vint tous les jours, comme il l'avait
promis. Mais Louise n'éprouvait plus à sa vue ce trouble
inexplicable qu'elle avait ressenti la première fois. Ils
causaient familièrement en présence de Gabriel qui ne
songeait nullement à en prendre de l'ombrage. Les sou-
venirs de l'adolescence faisaient le sujet habituel de leurs
conversations et tous deux avaient un plaisir extrême à
revoir ensemble ces années d'insouciance et de bonheur.
Une étroite amitié s'était formée peu à peu entre petit
Paul et Francis. Quant à Mme de Bénors, elle ne quittait
plus son neveu qu'elle considérait centime un héros; et
toute la ville apprit de sa bouche l'histoire amplifiée et
commentée du voyage à Saigon.
   Mais on eût dit que l'excellente femme se plaisait par-
ticulièrement à raconter une certaine anecdote de ban-
quier allemand qui, se trouvant abord du même bâtiment
que Francis, lui avait prêté mille francs sur sa bonne
mine, et lui avait même dit, en apprenant qu'il se rendait
à Dijon, que sa femme habitait cette ville.
   — C'estle baron... ? demandait la tante.
   — Le baron Heuffzel, répondait le neveu.
   —. Je ne puis jamais me souvenir de son nom, repre-
nait M"" de Bénors. Dans tous les cas, c'est un homme
aimable, dont on aimerait à faire la connaissance. Il a
dit à Francis que sa femme habite Dijon : mais jene crois
pas l'avoir vue, cette dame Heuf.., Heuffzel.
   Lorsque ce détail qui n'avait par lui-même aucune im-
portancei avait été raconté devant Gabriel, au nom de
Heuffzel il avait tressailli de tous ses membres ; ce sin-