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MON AMI GABRIEL (Soite et (ta) X L'hiver touchait à sa fin, les jours étaient déjà grand et le soleil de midi bien doux. Mme Keynaud reprit en peu de jours sa fraîcheur et sa bonne santé ; le docteur lui permit quelques promenades en voiture, et bientôt elle put sortir à pied accompagnée de son bébé bien em- mitouflé. Qu'elle était heureuse, la jeune mère, de mon- trer son chef-d'œuvre, et avec quelle intime satisfaction elle recueillait les compliments qui s'adressaient à l'en- fant! De son côté, Mme de Bénors, dans son rôle de grand'mère, rivalisait avec sa fille de précautions et de soins minutieux pour son petit-rfils, qu'elle eût proclamé le plus beau des enfants des hommes, si l'Ecriture n'avait réservé ce qualificatif au fils de Dieu. Un matin, elle se précipita dans la chambre de Louise avec un air effaré : — Devine qui est arrivé? lui dit-elle. Ton cousin Francis, en permission pour deux mois ! Si tu voyais comme il est beau garçon!... Il vient de Saïgon, le pauvre enfant, à bord du Jeanne-d'Arc ; il a débarqué à Marseille, après avoir fait le tour de la mer ; et pourtant il m'a semblé le voir tel qu'autrefois et je l'ai embrassé comme quand il était petit. Il m'a demandé de tes nou-