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106                LE PONT DE LA BOUCLE

taient dans une très-grande obscurité, et que toutes les
lanternes à gaz,placées sur ce pont,n'étaient pas éclairées.
J'en fis l'observation au receveur, qui me répondit : Ah !
si on éclairait tous les becs, on ne ferait pas ses frais. —
Si on n'éclairait pas du tout, dis-je à mon tour, ce serait
plus économique encore, et ie partis.                 '
   « Voyons, Monsieur, quand l'Administration a concédé
le privilège de construire ce pont, il a dû y avoir un
cahier des charges, et ce cahier des charges doit certaine-
ment porter que le pont sera éclairé la nuit, etc.
   « Lorsqu'on voulut construire ce pont, a-t-on assez
crié dans la presse qu'on ne rêvait que le bonheur des
populations riveraines ! etc.
   « Entre nous, on faisait tout bonnement une affaire de
spéculation. Il ne m'appartient pas de savoir si elle est
bonne ou mauvaise, mais je crois qu'il est du devoir de
l'Administration de veiller à ce que ce pont soit éclairé
suffisamment.
   « Sait-on ce qui peut arriver dans un endroit si désert,
et surtout à l'époque de la saison de brouillards dans
laquelle nous allons entrer1?— « Recevez, etc.

   Pour faciliter le paiement du péage de cette passerelle,
les administrateurs firent imprimer de petits billets de
passage, comme l'avait fait ci-devant la Compagnie des
ponts du Rhône. Nous en avons vu deux différents. L'un
sur papier gris, imprimé sur une seule face, porte : Passage
d'une personne à pied; non remboursable. L'autre, sur
papier chamois, a d'un côté : Passerelle de la Boucle Saint-
Clair, et de l'autre: Passage d'une personne à pied, 02 1/2
centimes — non remboursable.
   Mais continuons l'historique de notre pont,
   L'entrepreneur s'était engagé dan| son marché à sui-