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                      L'OCTROI DE LYON                       89
perdre sa popularité auprès de ses concitoyens, s'inclina
devant le fait accompli.
   M. Challemel-Lacour ne voulut cependant pas sanc-
tionner l'arrêté d'abolition de l'octroi. Cette non-sanction
résulte de la lettre suivante, toute de sa main, qu'il écri-
vit au Directeur de l'octroi :

                                « Ce 10 septembre au soir.
       « MONSIEUR LE DIRECTEUR,
  « L'ajournement de l'arrêté qui supprime l'octroi n'a pas été
« prononcé. Que l'on continue à percevoir les droits aux
« barrières, mais sans insister avec ceux qui refuseraient de
« les payer, afin d'éviter tout conflit.
  « L'arrêté tombera de lui-même, et, vers lafinde la semaine,
« nous serons en état d'aviser.
  « Quant à l'avis relatif à la perception de la partie du droit
« afférent au Trésor public, gardons-nous bien de l'afficher.
« Un tel avis serait la sanction indirecte d'un arrêté que je
« ne veux sanctionner en aucune façon.
  « Recevez, etc.
                                   « CHALLEMEL-LACOUR. »


   Ainsi, l'octroi fut supprimé à Lyon, le 9 septembre \ 870,
par un véritable tour d'escamotage et dans un moment
où, plus que jamais, la commune avait besoin de toutes
ses ressources.
   Si, au moins, la suppression de l'octroi avait profité au
consommateur? Mais non. Les objets de consommation
furent vendus aussi cher que précédemment, et de plus,
le consommateur eut à supporter les impôts nouveaux
établis en remplacement des droits d'octroi supprimés.
L'intermédiaire seul bénéficia de la suppression, car, bien
que n'acquittant plus les taxes d'octroi, il ne cessa pas de
vendre ses produits aux prix établis avant cette suppres-
sion.