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               CHRONIQUE LOCALE

    Une fois lancé, on ne s'arrête plus; pente du plaisir ou
 pente du crime, c'est tout un. On s'avance tout doucement,
 on glisse, on roule,,on bondit et c'est fait.
    Oh ! ce n'est pas que je blâme l'une autant que l'autre, en-
 tendez-vous. Je les compare à un certain point de vue, mais
 je ne les confonds pas. J'aime le plaisir, Dieu sait comme !
 Quant au crime, j'en ai une sainte horreur, mélangée d'un
   rofond respect pour Messieurs les gendarmes; une bien
E  elle institution; je dis que dans,l'un et dans l'autre, il faut
  savoir enrayer à temps, sinon on va loin.
    A Lyon, nous sommes lancés sur la pente du plaisir, on en
 perd la respiration. Comment cela finira-t-il? Le fait est qu'il
 faut' que tout ait un terme, je pense que cela ira jusqu'aux
 vacances. Quand le Temps, de sa main puissante, aura ou-
 vert la porte au mois chéri des écoliers et des chasseurs, tout
 le monde s'enfuira aux champs, la ville sera déserte et les
  plaisirs cesseront d'eux-mêmes faute de gens pour y goûter.
    Après les Expositions de toutes sortes, les concours d'ani-
 maux, les courses de chevaux à Bellecour, les fêtes musi-
  cales, le massacre des pigeons, le tir au fusil et à là carabine,
  les courses de vélocipèdes, les feux d'artifice, les illuminations
  et l'Exposition rétrospective, nous avons eu, sur le turf du
  Grand-Camp, les courses annuelles qui ont l'habitude de nous
  amener les sportsmen les plus illustres et les chevaux les
  plus connus.
     Ces courses qui ont eu lieu les 21, 24 et 25, ont été très-
  belles et très-suivies. Contrariées par la pluie le jeudi, 21,
  elles ont eu un temps exceptionnellement beau, le dimanche
  et le lundi. Quelques chevaux ont bien fait quelques écarts,
  les jockeys ont eu quelques avaries, un ou deux spectateurs
  aussi, mais en somme, tout s'est bien passé, et si le célèbre
  Saint-Christophe, soutenant sa réputation, fût arrivé premier
  pour le prix de 10,000 francs, tout aurait été pour le mieux
  sur le meilleur des turfs possible.
     Mais que de toilettes ! que d'équipages! quelle foule pour
  voir passer lés.revenants! que de flots de bière ont coulé!
  quels beaux jours pour les couturières, les carrossiers et les
  débitants ! On ne peut se faire une idée de ce qui se consomme
  en de pareils moments !
     Et on nous annonce Godard, le grand, l'unique Godard ; il
  vient lui et son ballon, que dis-je? il vient fabriquer à Lyon
' un ballon modèle, un ballon spécial, auquel il donnera le
  nom de notre cité. Quel honneur, Monsieur! Mais à propos
  de quoi le fera-t-il partir? Je ne vois point de fête à l'horizon.
  Le 15 août ? fi donc ! mais alors ? Alors il fera de l'art pour