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 34                    AU MONT-D'OR

 Elle est tout en face de nous, mais c'est surtout quand
 elle apparaît encadrée dans l'arche principale d'un viaduc
 qui fait passer'au-dessus de notre tête le chemin vicinal
 de Saint-Fortunat à Saint-Cyr, qu'elle est d'un bel effet
 et qu'on remarque, dans tout l'ensemble de la montagne,
 cette sobriété de lignes et cette netteté de contours qui
 annoncent souvent les altitudes que nous allons attein-
 dre,                   m
   En ce moment nous côtoyons Saint-Fortunat qui, à me-
sure que l'on avance, se montre sous un aspect de plus en
plus pittoresque ; ses habitations toutes couvertes en
tuiles creuses se groupent si artistiquement sur l'une des
arêtes du Narcel, que l'on dirait une bourgade des Etats
Romains. De grandes carrières nous en séparent : leurs
excavations paraissent d'autant plus profondes que, de
la route, on n'en voit pas le fond, et un chemin qui n'est
que la jcolongation d'une des ruelles du village, les
traversé supporté par de frustes arcades. Rien de hardi,
rien d'original comme ce chemin aérien qui semble courir
au-dessus d'un abîme, et pour peu que l'on sache tenir
un crayon on ne peut résister au désir d'en prendre un
hâtif croquis.
   Cependant Lyon est déjà loin et l'heure du déjeuner
venant de sonner à notre estomac, nous grimpons un
étroit et ardu sentier qui nous conduit au centre de Saint-
Fortunat. Nous descendons alors une rue toute bordée
de petites maisons entre lesquelles l'Å“il plonge dans le
fond des vallées bleuâtres. Une de ces maisons décorée
d'un écusson portant la date de 1603, nous ouvre hospi-
talièrement sa porte. C'est le Café du Centre, Dès le seuil
nous sommes parfaitement. accueillis, et bientôt nous
nous attablons devant un repas des plus simples, il est
vrai, mais que nous arrosons d'un petit vin blanc si déli-