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504                    BIBLIOGRAPHIE.

   « Candidat, on s'oblige envers les personnes qui peu-
vent servir; élu, on s'acquitte envers celles qui pour-
raient nuire. »

  Souvent il fait image avec une grande richesse de
coloris :

   « La politique des courtisans ressemble à leur ombre ;
elle rampe et tourne avec l'astre du jour. »

   Parfois il emporte la pièce et devient plus qu'agressif.
   « II est de fougueux démocrates qui ont encore plus
besoin de crédit que de liberté, et qui éteindraient plus
vite vingt tyrannies qu'une seule dette. »

    Tout le livre a cette valeur, toutes les pensées ont
 cette concision, cette pointe aiguë et fine qui entre
comme une flèche. Assez souvent la raillerie mordante
rappelle que l'auteur est de sang gaulois, mais nulle
part on ne trouve le paradoxe, l'amertume, le décou-
 ragement, le doute, comme dans le livre des Maximes ;
la morale la plus élevée a dicté ces pages, un goût sévère
les a écrites; pas un mot ne fait ombre, pas un n'est
oisif. Le style coule clair, harmonieux et limpide et ja-
mais aucun atome n'en trouble la cristalline limpidité.
    Il a fallu toute la modestie de l'auteur pour que son
petit volume n'eût pas un plus grand retentissement, ne
jetât pas un plus vif éclat. Il ne l'a pas mis sous la pro-
tection de la réclame et celle-ci n'a pas annoncé
bruyamment son nom à la foule. En attendant que la
postérité le venge, quelques esprits d'élite l'ont félicité,