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LE PAGE DU BARON DES ADRETS. 471 — Nous le tenons, hurla l'officier, et tous se ruèrent sur lui. — Pas encore, cria une voix terrible et bien connue des assaillants. Ah ! traîtres ! c'est ainsi que vous occupez votre temps à assassiner les gens de ma maison. Malheur à vous ! Et fondant sur le chef, il l'éfendit mort. Les soldats ayant reconnu leur terrible général, se sauvèrent à la corde et grimpèrent tous à la fois. Le baron des Adrets les atteignit et, saisissant la corde, il la secoua avec tant de furie qu'elle se détacha et que tous tombèrent sur les dalles. — Misérables, cria le baron, vous allez mourir. Et malgré les supplications de quelques-uns de ces bandits, aidé de Bras-de-Fer, il les passa au fil de l'épée. La rage du baron des Adrets était si grande qu'il avait soif de sang. Pauvre Bras-de-Fer ! dit-il au soldat quand il eut fini de frapper, ils t'ont presque occis. Donne-moi le bras et montre-moi mon page. Ah ! s'il n'a pas plus de mal que toi, j'en rendrai grâce à Dieu. Il se dirigea vers la lumière, chercha Flavio et le trouva étendu dans son sang à côté de l'horrible Cornes-du-Diable. Il s'agenouilla et se pencha sur la tête de l'enfant pour voir s'il respirait encore. Un souffle léger agitait les lèvres de Flavio. — Ah ! s'ils me l'avaient tué ! malheur ! s'écria-t-il, mais non il respire, il y a de l'espoir. 0 mon Dieu ! vous m'épargnerez cette amertume ; vous savez que j'aime cet enfant comme un des miens. Sauvez-le! Si vous n'avez pas pitié de moij ayez pitié de lui.