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436               HISTOIRE LITTÉRAIRE DE LYON.

tout en se conservant dans la position assignée par la Pro-
vidence. Tandis que l'éloge de la solitude semble fait uni-
quement pour les personnes qui se consacrent à la vie
religieuse, le traité du mépris du monde s'adresse plus par-
ticulièrement a ceux que leur position, leur désir, et surtout
leur éloignement de la religion fondée par Jésus-Christ
maintiennent dans le courant général de la société.
   En effet, l'auteur dédie le second traité a Valerianus, ce
parent de qui nous avons déjà parlé (1). C'était un person-
nage considérable, encore arrêté dans le paganisme, et digne
toutefois, par la pureté de ses mœurs et ses excellentes
inclinations, de prendre rang parmi les chrétiens.
   Les expressions dont se sert saint Eucher ne peuvent
laisser le moindre doute sur la religion que professait son
noble parent. « Assurément, lui écrit-il, grâce à ton carac-
tère enclin à la vérité, tu ne demeures pas étranger à l'esprit
de piété, toi qu'une favorable précocité de bonnes mœurs
a si bien conduit a l'observation de plusieurs des préceptes
d'institution divine, que tu semblés déjà, par une prévoyance
de la nature, t'acquitter des principaux devoirs de notre
religion (2). «
              >
   « Or, si quelqu'un d'illustre et d'opulent te demandait,
afin de te recevoir au nombre de ses enfants, tu irais à
travers tous les obstacles suscités, et, n'importe par quels
chemins, longs, tortueux ou pénibles, tu te précipiterais à
son encontre. Eh bien ! Dieu, le maître absolu de toutes
choses, t'appelle à son adoption, t'offre, si tu_ l'acceptes, ce
doux nom d'enfant dont il nomme son fils unique, Notre
Seigneur (3). »
   (1) Voyez ci-dessus p. 423, not. 2.
   (2) Vt mihi vidcaris guœdam religionis     officia, guasi per   providam
occupasse naturam.
   (3) Tibi btandum filii nomen imparliens,   quo Deum nostrum,     unicum
îiusm numcupat.