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HISTOIRE LlTTEIUmE DE I.ÃON. 427 cet ouvrage en étal de se créer une idée nette des maximes qui les dirigeaient dans leur éloignement du siècle, Eucher ne crut pas nécessaire de donner suite a son projet. L'éclat de son abdication des grandeurs mondaines, le bruit de ses vertus au désert, les deux traités dont nous ve- nons de parler, et quelques autres de moins d'importance qu'il fit paraître durant sa retraite a Léro, attachèrent à son nom, dans l'Europe chrétienne, une grande et méritée célé- brité. Sur ces entrefaites, la mort de saint Sicher ayant rendu vacant le siège episcopal de Lyon, tous les vÅ“ux et bientôt tous les suffrages se portèrent vers l'illustre solitaire. La plupart des écrivains de Lyon et de l'Eglise placent son élec- tion entre les années 432 et 434. Dans tous les cas, il serait impossible de la reculer au-delà de 441, puisque, en cette année même, il signa comme évêque de Lyon au premier concile d'Orange (1). Hormis sa présence a ce concile, on ne sait presque rien des choses de son épiscopat. Claudien Mamert, qui se sou- venait de l'avoir entendu prêcher, fait l'éloge de son élo- quence substantielle et persuasive (2). L'immatérialité de l'âme paraît avoir été le sujet sur lequel il aimait a donner des explications a son peuple (3). Le peu qui est venu jus- qu'à nous des autres circonstances dont fut marquée la fin de sa carrière, rassemblé avec soin par le P. Colonia, le montre livré aux soins deson ministère, s'occupant à relever le monastère de l'Ile-Barbe, et, par une extension exagérée de la vie anachorétique, fondant des reclusefles ou retraites cellulaires dans les églises de Lyon (4). Il rendit son âme à (t) fli'sf. Ultér. de la France, II, 277. (2) De statu animes, III, 9. (3) De slatu animÅ“, 111, 9. (4) Colonia, ouvrage cité, I! , 10 et 11. — Cf. Lettre à Pltilon, ci- après analysée.