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418                          POÉSIE.

      Voilà tout au moins ce que me disait
      Un vieux Maçonnais, homme respectable ;


      Quand j'étais encore au riant pays,
      Au riant pays où le flot serpente,
      En large ruban dans les prés fleuris,
      Dans les prés fleuris où le râle chante.


      Maintenant je foule un sol moins heureux,
      Et pourtant fécond entre tous les autres ;
      La vigne y couvrait des cantons nombreux,
      Depuis bien des ans, au temps des apôtres.



      Amis, versez-moi ces vins renommés
      Qu'Horace chantait, quand, leste et badine,
      Lalagée, au fond des bosquets aimés,
      Riante, emplissait l'amphore latine !


      Le cœcube'clair, le falerne ardent,
      Et le vin sabin dormant sur sa lie
      Qui garde toujours, à l'état latent,
      Un rayon du ciel... du ciel d'Italie!...


      Vins d'Herculanum, hauts plans généreux,
      Et lacrima, fils du brûlant Vésuve ! . . . .
      Dès qu'on a goûté du flacon poudreux,
      On se sent le cœur chaud comme une é t u v e . . .


      Puis le Syracuse aux reflets ambrés,
      Doux comme du miel qui fond dans la bouche,
      Et les marsala richement dorés,
      Tous vins fiers et tous vins de vieille souche...