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408 SUJETS TinÉs DES POÈMES D'OSSIAN. nal, trompé par un fatal déguisement, tue son amante Gal- vina ; mais il ne se tue pas lui-même comme Pyrame, sur le corps inanimé de celle qu'il adorait; il va chercher la mort dans les combats, il court aux ennemis de sa tribu, et rend encore son désespoir utile à ses compatriotes. Quand le bouillant Reuda se laisse éprendre aux charmes de l'épouse deClessamor, il ne s'introduit pas, comme un serpent, sous le toit conjugal, à titre d'ami de la maison; il n'en profite pas, comme Tartuffe, pour voler l'honneur de la femme et le bonheur du mari, sauf à assassiner en- suite ou l'une ou l'autre à l'exemple d'Antony. Le sauvage Celte y va plus droit; il provoque l'heureux époux au combat ; il reçoit la mort de sa main, et Cles- samor peut rentrer la tête haute et le cœur content dans son foyer que rien n'a profané. Si le féroce Ullin abuse de l'absence de Lamdarg pour enlever sa gracieuse épouse, Lamdarg à son retour l'en punit par le fer, et périt lui- même de ses blessures ;mais la victime du rapt en était si peu complice, qu'elle meurt à son tour à côté de son époux. Ainsi ces dix-huit scènes, racontées et peintes par M. Chenavard, laissent l'âme pure, sereine, réchauffée, exaltée. On dira que j'attribue â l'artiste le mérite du poète : sans doute, Ossian ou Macpherson en ont leur large part, dont je ne veux rien diminuer. Mais qui em- pêchait M. Chenavard de puiser ailleurs ses inspirations ? Dans quel but, dans quel esprit, sous quelle préoccupa- tion a-t-il choisi de préférence des sujets si chastes, si dignes des grandes âmes, si propres à en former? Quand l'art, sous toutes ses formes, ne semble se vulgariser que pour devenir plus vulgaire ; quand le crayon et le pin- ceau, dans les bijoux microscopiques, comme dans les toiles les plus étendues, s'empressent à familiariser la foule