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400 BIBLIOGRAPHIE. Au xvn et surtout au xvme siècle, la communauté des e marchands de la Loire vit commencer ses jours de déclin. Le coup le plus mortel fut pour elle la tendance toujours croissante de la couronne a absorber dans sa main tous les services publics. Du jour où le grand-voyer de France, les contrôleurs généraux, les trésoriers des ponts et chaussées et les officiers des eaux et forêts firent irrup- tion dans l'administration et la surveillance des Turcies et des levées du grand fleuve, de ce jour-là , s'amoindrit la mission de la communauté, pour s'annihiler un peu plus tard. Cette décadence fut hâtée par l'arrêt du Conseil du 22 décembre 1682 qui abolit pour elle la juridiction spéciale du Parlement, et l'assujettit à suivre les juridictions ordi- naires, par les mesures qui restreignirent et modifièrent le droit de boite, par la limitation du nombre des délégués et leur concentration dans la seule ville d'Orléans. C'est en vain que la puissante compagnie interrompit son agonie par quelques brusques retours à la vie, tel que sa lutte avec les propriétaires du canarde Briare en 1736. Elle était irré- vocablement condamnée et fut définitivement supprimée par l'édit de décembre 1772 qui transporta ses attributions au département des ponts et chaussées. Ecoutons son historien prononcer son oraison funèbre. « Cette suppression s'opéra sans secousse, tant le « moment en était venu. Depuis plus d'un siècle la compa- à cotte époque laissait peu à désirer, s'il faut en juger par ce passage d'une lettre à Mrae de Grignan, datée d'Orléans le i» mai. « Mon fils est parti cette nuit d'Orléans par la diligence qui part tous « les jours à trois heures du matin et arrive le soir à Paris. Cela fait un « peu de chagrin à la poste. » Allons, quoi qu'on en dise, on voyageait encore assez vite en ce bon xvae siècle, trente lieues en 15 ou 16 heures! c'est à peu près ce que faisaient Laffite et Gaillard en 1835.