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358                       LYONNOISIANA.

douceur; son profil, assez re'gulier, est bien celui d'un saint
prêtre plutôt que d'un rhéteur de cette époque.
  Le père Brydaine a compose les paroles et la musique de
plusieurs cantiques qui sont devenus populaires. Tout le
monde connaît celui qui commence par ces mots :
            Sur cet autel, ah ! que vois-jc paraître,

et qui est ravissant de naïvelé et d'expression. On l'aban-
donne aujourd'hui pour des airs d'opéra ou de compositions
prétentieuses qui éloignent la piété.


   Le Guerchin a fait pour l'abbé Mey, de Lyon, parent
iïOctavio Mey, inventeur de l'art de lustrer les soies, un
tableau représentant la robe de Joseph présentée a Jacob.
Ce tableau a été gravé par Schiavonetli, puis par MUc Soyer
dans la collection de Landon (1836). Il fut acheté par le
comte de Groswenor, qui le plaça dans son hôtel a Londres.


   On lit dans les articles inédits des mémoires de Dangeau,
recueillis par Le Montey, Paris, 1818, h la date du leT juin
 1693 : « Le roi a appris ce matin la mort de l'archevêque
de Lyon, qui y étoit lieutenant du roi, âgé de 86 ans. Il
s'appeloit Yilleroy. Il peut être considéré comme le dernier
seigneur qui ait été en France ; il commanda a Lyon et dans
la province avec une pleine autorité, sans inspection de
personne. Tout trembloit sous lui, la ville, les troupes et
jusqu'à l'intendant. Il vivoit magnifiquement, avoit un grand
équipage de chasse, et, devenu aveugle, s'y faisoit encore
conduire a cheval, entre deux écuyers. Au reste, c'étoit un
petit prestolet, à mine de curé de village, peu archevêque
et moins commandant que roi de la province qu'il ne quittoit
presque jamais. »