Pour une meilleure navigation sur le site, activez javascript.
page suivante »
356                    LYONNOISIANA.

dans la langue héraldique est resté masculin et signifie une
tête de bœuf posée de face. Il est possible aussi que tout
en étant féminin, l'usage et l'euphonie aient fait retrancher
l'e muet de son adjectif et que l'on ait dit bon rencontre
comme grand rue et grand mère, et non grande rue et
grande mère, ce qui aurait un tout autre sens. L'adjectif ne
se prononce entièrement que lorsque le substantif auquel il
il est joint est suivi d'une seconde désignation. Ainsi l'on
dira la grande rue Longue, la grande rue Mercière.



   Les scènes du massacre de la Saint-Barthélémy a Lyon
sont décrites assez longuement dans l'ouvrage intitulé :
Mémoires de l'Estât de France sous Charles neufième.
Meidelbourg, 1576, 1 er vol., page 476. Comme cet ouvrage
émane d'une plume huguenote et très-exaltée, on ne doit
adopter son récit qu'avec beaucoup de réserves ; néanmoins
il est curieux et renferme de précieux documents sur l'his-
toire de Lyon. Comme cela arrive souvent, on se servit du
prétexte religieux pour assouvir des vengeances particu-
lières. L'auteur cite un Italien, Alexandre Marsilli, qui lit
trancher la tête à un Lucquois, nommé Paul Minulihj, pour
avoir la récompense promise par la seigneurie de Lucques
 aux meurtriers des bannis. Le bourreau et les soldats re-
fusèrent de massacrer les prisonniers enfermés dans la
maison de l'archevêque. Ce fut Mornieu, le plus inculpé dans
cette affaire, qui se chargea de l'exécution.
    Le Clou, capitaine des arquebusiers, un Genevois, nommé
 Mer elle, le notaire Dorlin et un nommé Boy don y sont les
 plus accusés, tandis que l'auteur rappelle la belle conduite
 du lieutenant de la sénéchaussée de Langes.
   Cette relation dont l'auteur est le ministre Ricaul, a été